Projet tuteuré, Les ouvrages oubliés du Pavillon d’archéologie, Publication n°8 : Aly Mazahéri, Les trésors de l’Iran, Genève, Albert Skira, 1970, 2e éd. 1977.
Cette exceptionnelle somme en couleur retrace l’histoire complexe d’un pays qui a su, durant plus de deux mille cinq cent ans, maintenir une solidité monarchique ainsi que la puissance de sa culture malgré l’invasion de trois grandes civilisations : grecque, arabe, et mongole. À partir d’une étude de l’histoire de l’art iranien réalisée par Aly Mazahéri, iranologue, sociologue, historien, et membre de l’Académie internationale de l’histoire des sciences, cet ouvrage nous conduit à une compréhension de la singularité de l’Iran.
L’ouvrage se divise en trois parties. La première couvre les millénaires qui s’étendent de la naissance de l’art jusqu’à l’invasion d’Alexandre le Grand au IVe siècle avant notre ère. Cette époque définit la pensée religieuse iranienne dont les fondements modèlent la création artistique : il s’agit là d’un art qui refuse la représentation de l’homme en tant qu’individu particulier, mais laisse place à des créatures légendaires dans lesquelles l’or, l’argent, et les pierres précieuses sont très présents.
La deuxième partie se concentre sur la présence grecque durant laquelle se développe ce que l’on appelle la renaissance iranienne. Tous les arts connaissent alors un épanouissement fondamental, aussi bien au sein de l’architecture, que de la sculpture ou des arts somptuaires.
La troisième et dernière partie de ce livre concerne l’invasion arabe au VIIe siècle. Durant cette période, l’Iran éclate en petites principautés dont les dynasties vont modifier très vite la religion musulmane en fonction des traditions iraniennes. Ce procédé va ainsi permettre d’évincer progressivement la culture arabe. Et cela s’appliquera également pour les différentes civilisations qui tenteront, plus tard, de dominer le territoire iranien (les Turcs, les Mongols par ex.). L’art connaît alors une seconde renaissance dans laquelle l’identité iranienne est profondément marquée. Il s’agit de la période de la grande peinture persane, de l’orfèvrerie et de la tapisserie.
Les recherches menées autour de cet ouvrage nous permettent de comprendre ainsi que l’art iranien, bien que marqué par les techniques et les tendances importées des nouvelles civilisations, a su garder ses traditions et ses représentations propres. Mais, plus encore, cet ouvrage constitue un véritable témoin d’une culture très peu connue des Occidentaux, et qui est en péril au regard des différentes situations géopolitiques.
Il convient de rappeler à quel point il est important de protéger ces héritages artistiques, que ce soit par le biais d’actions, mais également par l’édition d’ouvrages tels que celui-ci, qui font vivre la mémoire de nos patrimoines.
Laïla Yamine, étudiante en Licence d’Histoire de l’art et Archéologie, 2e année
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